En 2014, le marché de la mobilité mondiale a désormais trois points d’ancrage forts : les Smartphones, les Tablettes et les Objets Connectés.
Depuis fin 2012, on voit se multiplier des produits dotés de capteurs divers : bracelets, raquette de tennis, podomètre, montre, brosse à dent, lunettes…
Les wearable devices ont le vent en poupe et les grandes chaines de distribution (telles que la Fnac ou Darty en France) proposent désormais des corners dédiés aux objets connectés sur leur site e-commerce et leurs points de vente.
Reste à mesurer le poids réel que pourra prendre cette nouvelle tendance du wearable dans l’économie au travers des chiffres des ventes d’objets connectés en 2014.
Pour l’heure, selon ABI research, plus de 30 millions d’objets connectés ont été vendus aux USA en 2013 (y compris ceux à usage médical et clinique). Ce chiffre devrait bondir à 160 millions d’appareils par an d’ici 2017 générant environ 6 milliards de $ de revenus dont 3 seraient liés à la seule santé connectée.
Que pèsent les objets connectés en 2014 ?
Les études de marché présentées lors du CES de Las Vegas 2014 sont claires :
Avec la baisse du prix de vente des Smartphones et des Tablettes, les leviers de croissance et de business sont désormais à chercher dans ces objets connectés. Leur prix de vente compris entre 30 et 300 $ va leur permettre de générer des revenus et des marges bien supérieures à ce que génère le développement d’applications mobiles premium pour le moment.
Néanmoins, à ce stade tous les Wearables Devices sont à considérer comme des accessoires et des faires valoir des Smartphones. Hormis quelques rachats médiatiques de start-up comme Nest par Google, aucun fabricant d’objets connectés n’a encore trouvé la martingale lui permettant de poser un modèle économique sur la durée.
S’ils sont toujours vendus en association avec une application mobile, très peu d’entre eux génèrent pour le moment des revenus récurrents qui sont pourtant la clé de voûte de la création de valeur.
A ce stade, c’est l’effet de mode qui domine et il falloir attendre que ce dernier soit un peu retombé avant de distinguer les business model des Objets connectés qui s’imposeront sur la durée.
Une chose est sûre : on ne pourra pas multiplier les devices et les accessoires wearables à l’infini.
Cela risque de donner l’avantage aux objets connectés génériques comme par exemple Mother lancé par le français Rafi Haladjian qui consiste à connecter plusieurs objets du quotidien via un objet central relié à différents capteurs. Pour l’heure, une quinzaine de fonctionnalités sont supportées par Mother : analyse des cycles de sommeil, podomètre, chronomètre ou système d’alarme, mais aussi des applications précises comme Espresso (comptabilisation du nombre de cafés bus et alerte à l’épuisement du stock de capsules).
Capteurs externes contre capteurs internes
Les constructeurs de mobile ne sont pas dupes de ces nouveaux marchés et afin de ne pas voir ces potentiels relais de croissance leur échapper, ils se lancent dans la multiplication de capteurs dans leurs terminaux.
C’est la tendance lourde constatée chez Apple et Samsung qui visent au travers de cette stratégie le prometteur marché du Mobile Health.
Samsung intégre désormais dans son modèle Galaxy S5 présenté au MWC2014 un capteur de type M-HEALTH donnant la possibilité de prendre son pouls en apposant son doigt sur une diode au dos de l’appareil.
Même son de cloche côté Apple. La firme à la pomme multiplie depuis quelques mois les signes d’ouverture de son cœur de métier vers la thématique de la santé en multipliant notamment les contacts avec la prestigieuse FDA américaine.
Déjà dans l’actuel iphone5S, l’intégration de la puce M7 qui associé au processeur A7 permet de nouvelles fonctionnalités de reconnaissance de mouvement qui pourraient donner lieu à la réalisation d’applications de fitness pour Smartphones.
Même écho pour le futur iPhone 6 et son iOS 8 qui pourraient proposer dès septembre un service embarqué de carnet de santé en ligne.
Les constructeurs de Smartphones et de Tablettes déjà au centre de la chaîne de valeur actuelle entendent bien le rester encore longtemps et ne se laisseront pas dépasser par la tendance des objets connectés extérieurs au téléphone !
Entre les coprocesseurs capables de gérer l’ensemble des données des capteurs et l’arrivée de tout un tas de gadget comme les montres connectées siglées de leur propre marque (i Watch chez Apple ou Gear chez Samsung) et peut être d’autres objets tournés vers l’e-santé, c’est tout un ensemble de briques qui semblent se mettre en place progressivement chez les constructeurs avec comme seul objectif de conserver la création de valeur chez eux.
Brice Nadin
Digital Consult France
mai 2014 – Tous droits réservés.