Un spectromètre révolutionnaire qui pourrait authentifier les médicaments brice nadin 17 juin 2014 Innovation, Mobile Health, Non classé, Objets Connectés Share on LinkedinShare on TwitterShare on Facebook C’est la promesse effectuée par la start up israelienne Consumer Physics qui vient d’annoncer la commercialisation prochaine (fin 2014) d’un objet connecté capable d’analyser la composition chimique de différents corps organiques (aliments, médicaments, plantes..). SCIO est un nouvel objet connecté qui va beaucoup plus loin que les traqueurs d’activités physiques (podomètres, détecteurs d’activités) qui envahissent actuellement notre quotidien. il s’agit d’ un spectromètre (capteur moléculaire miniature) qui va permettre à tout un chacun d’analyser précisément et instantanément la composition chimique d’à peu près tout ce qui se trouve autour de lui. Le fonctionnement est très simple : il suffit de scanner par exemple l’aliment de son choix : les informations recueillies (nombre de calories, quantité de graisse, masse, glucides, protéines) sont analysées et sont directement consultables sur un smartphone via une application mobile iOS ou Android. La technologie du spectromètre qu’on retrouve dans différents domaines scientifiques (optique, acoustique ou chimie organique) n’est pas nouvelle. Il s’agit ici de capter la lumière produite par l’objet scanné, de la décomposer et d’identifier précisément les molécules présentes dans le corps. La prouesse de Consumer Physics est d’en faire un prototype miniaturisé facilement utilisable par le grand public et de la mettre ainsi à la disposition du plus grand nombre (prix de vente annoncé de l’objet : 149 $). Les champs d’applications semblent d’ores et déjà très intéressants On pense notamment aux diabétiques qui pourront ainsi connaitre immédiatement la composition d’un aliment et sa teneur réelle en sucre. Sur le plan médical, l’appareil pourrait également déceler la présence de drogue dans n’importe quel corps organique ou d’alcool dans une boisson ou enfin le taux d’humidité d’une plante par exemple. Autre possibilité offerte par le SCIO, l’objet connecté semble être en mesure d’authentifier le principe actif d’un médicament et de corréler ce dernier au nom du médicament et à son laboratoire. Lorsqu’on sait qu’actuellement plus de 1 médicament sur 10 vendus dans le monde est contrefait et que ce chiffre peut atteindre 7 sur 10 dans certains pays émergents (source LEEM, www.leem.org, 2011), on imagine que Consumer Physics à peut être mis le doigt sur un moyen simple et efficace de lutter contre un trafic qui se mondialise (notamment via la vente sur internet depuis des sites illégaux où les médicaments sont contrefaits dans plus de 50 % des cas ) et qui touche également les pays industrialisés qui disposent pourtant de moyens de contrôle performants. Véritable révolution ou simple effet d’annonce ? A ce stade, il faut rester très prudent : la société n’ a réalisé qu’ un prototype qui n’a pas encore été testé par des scientifiques indépendants. Il permet néanmoins à Consumer Physics d’orchestrer via son site web le financement de son projet industriel via le crowfunding et le site participatif Kickstarter. Sur le plan financier, le projet est déjà une réussite et suscite l’enthousiasme général : plus de 2,7 millions $ ont été collectés à ce jour. Reste à transformer le véritable essai : celui du marché et des consommateurs. Rendez vous pour cela en décembre 2014 pour tester les premiers exemplaires du SCIO. Brice Nadin